Le Renault FT, l'ancêtre des chars modernes...

Inauguration de cette rubrique avec, à tout seigneur tout honneur, le Renault FT, celui-ci pouvant être considéré comme l'ancêtre de tous les chars modernes.

En effet, le FT n'est pas le premier char entré en service dans l'armée française, mais c'est celui qui, sans aucun doute, aura le plus marqué les esprits par la justesse de sa conception et son efficacité au cours du premier conflit mondial.

Avant le FT, sont entré en service les chars Schneider et Saint-Chamond.





Ces engins étaient perclus de défauts, avec des canons tirant en barbette (Schneider) ou dans l'axe du char (Saint-Chamond). De plus, leur mobilité en tout terrain n'était pas excellente. En clair, il n'étaient pas adaptés à la nature du conflit, avec ses tranchées et ses terrains bouleversés par les cratères d'obus, même s'il ont permis de défricher le terrain et de montrer l'intérêt de l'arme blindée.

Arrive alors le Renault FT, improprement appelé FT 17, l'appellation FT étant issue d'une classification propre à Renault, le FU étant un camion.

Développé à la demande du Général Estienne (le père des chars) qui voulait un char léger, je vous laisse juger de la modernité de ses caractéristiques, qu'on retrouve pour les trois premières sur la majorité des chars d'aujourd'hui :
- tourelle pivotant à 360° ;
- moteur à l'arrière ;
- chenilles débordant sur l'avant, pression au sol de 0,7 kg par cm² permettant une bonne mobilité du char en tout-terrain ;
- versions canon, mitrailleuse puis TSF.





Bien sûr, ce char n'était pas exempt de défauts (vitesse limitée à moins de 8 km/h, suspension inexistante, confort spartiate, blindage peu épais...) mais son entrée en lice lors de la deuxième bataille de la Marne en 1918 a permis de redresser une situation fort compromise...

De plus, sa conception le rendait facile à produire, et il fut le premier char produit à des milliers d'exemplaires, et l'un des premiers grand succès à l'export.

Sa longue carrière l'amènera jusqu'à la seconde guerre mondiale...

hello,

c'est marrant que tu parles du char schneider car j'en ai parlé il y a 1 heure.
Effectivement, à coté de chez moi, il y a un mémorial des chars d'assaut où était exposé 2 véhicules.



Et je viens d'apprendre que ces 2 véhicules ont été retirés pour être remplacé par un char schneider.

Comme le seul et unique char Schneider CA1 restant en existence est préservé au musée des blindés de Saumur, une association vient d'être crée pour construire une réplique de ce char en se servant du char exposé comme modèle. Ce char a été utilisé lors du premier engagement de chars d’assaut français le 16 avril 1917.

Si, si, c'est bien un char d'assaut !!!



Voilà, j'avais juste envie de partager la coïncidence

A bientôt en bataille !!!

Pas pu mettre des photo des Schneider, Saint Chamond et FT, mais je le fais dès que possible...

Tu habites dans quel coin ? Berry au bac ?

AH, je vois que Monsieur est bien un passionné

houla!!
Si ça continue, je vais avoir une culture en char, a en épater plus d'un..
C'est bien poursuivez

C'est un peu le but de cette rubrique JB... s'il y a des passionnés à la fois d'histoire et de panzers, ou des joueurs qui habitent près de sites de batailles auxquelles les chars ont pris part, autant en profiter pour se cultiver un peu !

Ière apparition des chars assaut français, qui ne fût malheureusement pas une réussite.  (Source)

Le char d'assaut français, nouvelle arme blindée motorisée montée sur chenilles, est utilisé pour la première fois lors de l'offensive lancée par le général Nivelle au Chemin des Dames. Il s'agit des modèles Schneider et Saint-Chamond de l'armée de Mazeel.

Lors de la première offensive, le 16 avril 1917, 128 chars Schneider, répartis en deux groupements, ont pour mission de percer le front sur sa partie orientale, entre Corbeny et Berry-au-Bac.

Trop lourds, les engins s'embourbent rapidement, et trop vulnérables, leur réservoir n'étant pas protégé, ils sont des cibles faciles pour l'artillerie allemande. Cette journée est aussi cruelle et sanglante pour ces pionniers de l'artillerie d'assaut.

Sur les 720 officiers et hommes d'équipage, 180 sont tués, blessés ou portés disparus. Parmi les tués, le commandant de ces groupes de braves, le chef admiré Pierre Bossut, dont le char est touché par un obus, est inhumé par ses hommes, le 18 avril, dans le petit cimetière de Maizy.

52 chars sont touchés par l'artillerie ennemie (35 ont pris feu) : 15 par tir direct et 37 par tir indirect. Et 21 appareils sont immobilisés par panne, qu'elle soit mécanique ou de terrain (enlisement).

Employés à nouveau au mois d'octobre, dans le secteur des carrières de Bohéry, ces chars nettoient les tranchées du Casse-Tête et de Leibnitz ainsi que le ravin de Vaudesson.

Le premier engagement des chars français fut un échec, mais il permit de tirer des enseignements très utiles pour la suite : nécessité d'entraîner l'infanterie à accompagner les chars, nécessité d'avoir un soutien technique et donc des engins de dépannage, nécessité d'un char plus léger et plus mobile...

Pour les engagements suivants, l'artillerie spéciale (le nom de l'arme blindée à l'époque) sera prête.

Le char FT, plus léger, plus mobile, avec des équipages mieux entraînés dans les camps de Champlieu et Cercottes, des régiments d'infanterie et une aviation entraînés eux aussi à coopérer avec les chars, permettra la reprise de la guerre de mouvement, puis la victoire sur une armée allemande qui avait investi dans l'aviation mais n'avait pas, à l'époque, cru aux chars.

Les allemands sauront en tirer les leçons pour la guerre suivante, alors que l'état-major français ne réussira pas à faire évoluer sa doctrine d'emploi dans le bon sens.